Degustation#1 : Crozes-Hermitage 2008, Pierre Gaillard

« Et si on s’ouvrait un Crozes ? »

C’est la question qu’Eve (mon épouse) me pose un soir de cette semaine, à l’heure de l’apéro. J’en donne naturellement une suite favorable.

Les Crozes-Hermitage sont l’un de mes vins préférés de la zone nord de la Vallée du Rhône. Pour moi, le meilleur rapport prix/plaisir de la région (prix moyen de 12 à 15€). C’est aussi sa plus grande appellation, en superficie des vignes.

Après un rapide coup d’œil dans notre cave, Eve apporte une bouteille offerte par des amis, à l’occasion de notre installation à Valence.

Je sais pas vous, mais moi, j’aime bien me faire dédicacer les bouteilles qu’on m’offre. Comme ça, j’ai toujours une pensée pour la personne au moment de déguster. Après, cette pensée peut-être plus ou moins émue selon la qualité du breuvage 😉

Mais là en l’occurrence, elle l’était ! Et je vais pouvoir continuer cet article.

Qui est Pierre Gaillard ?

C’est un producteur implanté à Malleval, dans la Loire. Et oui, le 42 avec St Etienne comme préfecture. Cela illustre bien toute la richesse et la diversité des vins de la Vallée du Rhône. Pierre Gaillard produit des jolis noms comme St Joseph, Condrieu, et à mon sens le rubis de la région : la Côte-Rôtie (j’aurai l’occasion d’en reparler).

Il est stratégiquement bien implanté. Prenez un compas avec un rayon de 10 kms à partir de chez lui et vous traverserez pas moins de 5 départements : Loire, Rhône, Isère, Ardèche, et Drôme.

Chacune des appellations doit respecter le terroir de son AOC, donc retour en Drôme et à Pont de l’Isère exactement pour trouver la parcelle de Syrah qui produira son Croze. Pour l’anecdote, la commune a la particularité d’être traversée en son centre par le 45ème parallèle.

Bon, maintenant les 30 mns d’aération sont écoulées, on peut passer à la dégustation.

Mon verdict : peu de fruit, mais du poivre et beaucoup de douceur

Commençons pas le seul point négatif : je n’ai pas réussi à retrouver le côté fruit rouge, pourtant caractéristique de ces vins. On devrait normalement être pleinement sur du cassis ou de la framboise, mais là, je dois avouer que c’était assez peu marqué. Était-ce le fait que la bouteille était de 2008 (6 ans déjà) ?

En revanche, son nez poivré : j’adore ! Nous l’avons dégusté en mangeant une caillette, et là, ça fait mouche. C’est quoi la caillette ? Une grosse boule de viande de la région, farcie aux herbes. En fromage, il y avait du St Marcellin fermier, mais en revanche l’association fut pas top. Pourquoi ? Aucune idée et si vous avez, je suis preneur !

Et terminons cet article avec ce qui me semble être un paradoxe. Ce vin aura été en bouche, d’une douceur et d’une finesse géniale. La surprise vient de ce qu’il me restait dans le verre à la fin : des tanins et beaucoup de tanins ! Complètement inattendus car on ne les percevait que très peu en bouche et nos dents étaient encore blanches comme neige 😉

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