Magali est une entrepreneuse dans le vin. Avec son associé Morgan, elle a lancé la start-up Wine Passport.fr, spécialiste des courts et moyens séjours œnologiques.
J’ai rencontré Magali il y a quelque temps grâce aux anciens d’HEC Entrepreneurs. Notre formation commune et passion partagée pour le vin font de chacune de nos rencontres des moments sympas et enrichissants. C’est avec plaisir que je vous donne rendez-vous avec Magali, le temps de son portrait en terroir inconnu.
Magali, pour toi entreprendre dans le vin : hasard ou évidence ?
Evidence ! Allier entrepreneuriat et passion est le secret de la réussite. Je ne suis pas originaire d’une famille ou d’une région viticole mais j’ai toujours eu une affinité particulière avec le vin. Quand vous regardez bien, c’est l’une des rares choses sur cette terre à être capable de rapprocher toutes les cultures et toutes les origines. Et surtout quelle superbe poésie se cache derrière la description d’un simple breuvage….
Peux-tu nous présenter le concept de Wine Passport ?
Wine Passport est le créateur de voyages et de week-ends autour du vin dans les plus beaux vignobles en France, Italie, Espagne, Hongrie, ou encore Portugal. Du séjour clés en main au pack entièrement personnalisable, nous mettons un point d’honneur à tester personnellement toutes nos offres !
J’entends beaucoup parler d’oenotourisme mais j’ai l’impression que chacun y va de sa définition. Comment peut-on parler cette activité ?
L’oenotourisme consiste à faire une activité en lien avec le vin ou la vigne le temps d’un séjour d’une journée, ou de plusieurs semaines. Il est par exemple tout à fait possible de faire de l’oenotourisme à Paris, le temps d’un show de sommelier dans un restaurant spécialisé ! Bien évidemment, l’idéal est de dormir au domaine viticole mais l’important est de comprendre le vin dans son approche globale.
J’imagine que tu as des souvenirs sympas à travers tes nombreux voyages dans les vignes ?
Je pense à un atelier de création de sa propre cuvée dans le bordelais. C’est chouette de jouer à l’oenologue le temps d’une journée. Pipette et étiquette en mains, nous avons assemblé différents cépages, jusqu’à obtenir la cuvée Wine Passport ! On ne l’ouvrira que lorsqu’on aura atteint un certain montant de chiffres d’affaires 😉
Y’a-t-il une différence de mentalité entre le vignerons français, et ses collègues italiens ou espagnols ?
Il y a un retard et un décalage français dans nos capacités d’accueil. Il se résorbe petit à petit mais on part de loin ! Les vignobles espagnols ont par exemple intégré depuis longtemps les enjeux d’images, de notoriété et d’expériences de dégustation à proposer à leurs clients. En France, combien de caveaux restent fermés le week-end ? Avec les moyens de communication actuels, il est facile d’associer les clients au plus près de la vie de leurs domaines préférés…. Il sont d’ailleurs fortement en attente de comprendre encore mieux le vin, dans toute sa complexité et sa beauté. A noter tout de même qu’il y a de très belles initiatives oenotouristiques et que la tendance est au développement de ces offres.
Très heureux de réaliser mon premier portrait féminin sur le bog… Le vin est-il encore un milieu macho ou les choses commencent à bouger ?
Il bouge mais oui, le vin reste plutôt un milieu masculin. Les choses s’équilibreront quand on arrêtera de parler de vins de femmes au sujet d’une vigneronne. D’ailleurs, parle-t-on de vins d’hommes ?
As-tu un conseil à me donner pour moi qui souhaite me reconvertir et entreprendre dans le vin ?
Rappelle-toi de notre devise à HEC, Sébastien : « Jettez-les à l’eau et ils apprendront à nager ». Le milieu du vin est celui de passionnés, vas-y à fond !
Et maintenant la boîte à questions de Magali, en terroir inconnu…
8 questions que je pose à chacun de mes portraits.
Ta devise ? Le meilleur vin n'est pas nécessairement le plus cher, mais celui que l'on partage (Brassens)
Ton modèle ? Vincent et Isabelle Goumard du domaine Mas Cal Delmoura. Anciens consultants parisiens, ils se sont dit qu'ils n'allaient pas faire ça toute leur vie, et qu'à 50 ans, ils se verraient bien avoir des vignes et faire leur vin ! Nous les avons rencontrés lors d’un voyage dans le Languedoc en 2012, et depuis j’ai bien gardé en mémoire leur histoire et leurs vins (un délice).
Ta principale source d’agacement ? "La branlette intellectuelle", le jargon et l'attitude parfois un peu pédant et snob que certain ont face au vin. Cela n'aide pas à rendre accessible celui-ci à tous
Ton meilleur souvenir de dégustation ? Il y en a tellement….mais je sors du lot un Château Haut-Bailly, pour son élégance et son raffinement
Ta chanson préférée après quelques verres ? Femme que j'aime de Jean-Luc Lahaye - bon ok, c’est la honte mais on l’adore avec les copines en fin de soirée arrosée…
Ton mot pour qualifier les vins de la Vallée du Rhône ? Les épices
Ta vision de ces vins dans 15 ans ? Toujours des grands vins, comme actuellement
Ton souhait le plus cher ?
Avoir mon propre domaine viticole ! Je continuerai toujours à aller vers l’oenotourisme avec de petites chambres d’hôtes mignonnes, tout en faisant du vin.