Tout excité. C’est dans cet état que j’attendais lundi matin, à la gare TGV de Valence, mon train pour Montpellier. Pensez-donc, mon tout premier événement dans le monde du vin en tant qu’aspirant Sommelier-Conseil !
J’ai déjà quelques salons de vins à mon palmarès mais ils étaient orientés uniquement grand public. Je pense notamment au salon des vignerons indépendants de Paris, que j’ai eu l’occasion de fréquenter à une demi-douzaine d’éditions. Ici, Millésime Bio est exclusivement réservé aux professionnels du vin.
De ce monde, j’en suis ! De plus en plus proche, du moins 😉
La plus grande cave bio du monde !
21ème année pour cet événement, plus de 800 exposants. Autant dire, une institution et un mastodonte ce salon.
On pourrait d’ailleurs le comparer au festival d’Avignon : Millésime Bio à un tel impact dans le monde du vin, qu’il existe un festival « in » au parc des expositions de Montpellier et un festival « off » en ville !
Côté exposants, beaucoup de producteurs du Languedoc-Roussillon et de la Vallée du Rhône, proximité oblige. Les autres régions françaises étaient représentées avec beaucoup d’alsaciens, des bourguignons et des bordelais. L’Italie et l’Espagne fournissaient le plus gros contingent de vignerons étrangers.
Bref, 800 exposants sur 3 halls, c’était énorme ! De 10h à 17h, j’ai juste eu le temps de faire le Hall 1 et la moitié du Hall 2. L’année prochaine, je me bloquerai 2 jours entiers !
Ne pas toujours avaler….
Une autre première pour moi : recracher du vin ! Là c’était obligatoire. Avec une vingtaine de domaines visités et une moyenne de 3 cuvées dégustées à chaque fois, faites les calculs : j’ai eu environ 50 verres en main puis en bouche…Obligatoire, vous disais-je 😉
Allez je dois avouer, j’ai quand même avalé 4 ou 5 petites gorgées. Sur chaque stand, une grande bouteille avec entonnoir nous invitait d’ailleurs au crachat. Si on visait bien, ça posait pas problème majeur.
Suivez le guide pour la visite
Ce que j’ai fait, c’est quadriller les allées des Hall 1 puis 2 en m’arrêtant sur chaque stand avec la mention « Vallée du Rhône ». Et là, explication de ma présence, de mon histoire, de ma future formation de Sommelier-Conseil…
Le vigneron me présentait ensuite son domaine, ses convictions dans le monde du vin et ses produits, avant de les déguster. Au global, j’ai eu quelques coups de cœur, et je ne manquerai pas d’aller à leur rencontre directement chez eux dans quelques semaines. Y’a pas de secret, des vins sont bons car ils sont bien travaillés en amont au niveau du sol, de la vinification, de leur élevage, etc.
Trois belles rencontres que je vous présente ci-dessous :
- Domaine des Carabiniers : Un frère et une sœur (Fabien et Magali Leperchois) qui se battent pour faire connaître leur Lirac. C’est une appellation qui touche pour ainsi dire celle de Châteauneuf du Pape, avec un terroir quasi identique (les fameux galets qui retiennent la chaleur) mais avec une notoriété largement inférieure. Pourtant avec une dégustation à l’aveugle, je me serai très certainement fait piéger. Leur site web : ici.
- Clos de la Bonnette : Henri, un passionné apporte 1,5 ha de plus à l’appellation Condrieu (Nord Vallée du Rhône). Par un travail de titan, il a d’abord défriché des coteaux à très forte pente et a ensuite aménagé des terrasses pour y planter sa vigne. Pour ne rien gâcher, il est intarissable d’histoires sur les mariniers, passeurs de marchandises autrefois à gondole sur le Rhône. Son site web : ici.
- Domaine de Dionysos : Benjamin est vigneron, ingénieur agronome et œnologue. C’est en toute logique qu’il vient de reprendre le domaine familial. A l’image des vignerons trentenaires de ma génération, il a plein d’idées et de projets pour tirer la viticulture vers le haut. Son site web : ici.
Pour tout vous dire, il y a bien quelque chose qui m’a agacé au salon. Ce sont les exposants qui arrivent avec leur linéaire de 5 mètres et leurs 50 références… C’est loin d’être la majorité mais quelle lisibilité au final pour leur maison ? Quels messages veulent-ils faire passer par là ? Sont-ils capables de maîtriser chacune de leur cuvée ?
Illustration ci-dessous.
Sus aux vignes passées au napalm !
Je ne vais pas finir ce billet sans un mot sur le bio. C’est un mouvement né dans le vin à la suite de nombreux abus. J’étais trop jeune pour connaître cette époque, mais fut un temps où beaucoup de producteurs faisaient « pisser la vigne » à coups de pesticides. Ça existe encore bien sûr et d’ailleurs méfiez-vous si au détour d’une ballade vous tombez sur des vignes toutes propounettes, sans un poil de mauvaises herbes. Une vigne honnête doit présenter de telles choses et accueillir toute une faune. Si vous êtes chanceux, vous pourrez même tomber sur un nid d’oiseau !
S’il est possible de distinguer un mauvais vin d’un vin qui vous plaira, la distinction bio/non bio est impossible à la dégustation. Par contre, savoir qu’il a été fait en respect de la nature me semble important. J’aurai l’occasion de revenir sur les aspects de bio et de biodynamie dans un prochain article sur ce blog.
Au final, un excellent moment passé à Millésime Bio
En dépit de la taille dantesque du salon, ça été une chouette journée pour moi. Pleines de rencontres en tête et pleins de goûts en bouche. Et je reste plus que jamais convaincu par la cause d’une viticulture raisonnée et raisonnable.
Je vais terminer cet article par une confidence de l’un des exposants : « Franchement quand vous regardez et goûtez-bien, peu de vignerons font du bon vin…et encore moins savent le vendre ! » A méditer pour moi qui suis à la recherche d’un nouveau métier dans le vin…
On ne fait pas pisser la vigne avec des pesticides mais des engrais… Ensuite on peut reconnaître un vin au moins nature de par le profil souvent réducteur et le palis juteux des vinifications sans souffre et filtration. Merci