Ma rencontre avec Michel.
J’ai fait sa connaissance en 2007, sur l’une de mes toutes premières missions, qui consistait à réorganiser le Crédit Agricole du Finistère.
Une belle expérience professionnelle de 6 mois en terres bretonnes mais aussi un excellent souvenir sur le plan humain.
J’ai découvert des bretons très sympas et avec de belles valeurs. Parmi eux, Michel Le Bars. Ancien responsable commercial de la banque, il a été le premier à me parler et à me faire déguster du vin, lors de mes longues soirées finistériennes.
Désormais retraité de la banque mais pas vraiment du vin, je tenais à le remercier pour m’avoir lancé dans cette passion. Découvrez son portrait : Michel est un vrai puits de science en matière de vin.
Michel, de quelle façon es-tu ‘tombé’ dans le vin ?
Tout a commencé dans les années 80, avec de grands souvenirs de resto partagés entre amis. Je pense à une soirée où fut ouvert un Château Haut Brion – vraiment magique.
Milieu 80, je me lance dans la constitution de ma cave. J’achète surtout des bordeaux – pas trop cher- et les laisse vieillir une dizaine d’années. Quelle déception au final ! L’absence de ventilation dans la cave n’a pas du arranger les choses mais ces vins n’avaient aucun potentiel de garde. Seuls des Côtes de Nuits font l’unanimité dans de belles soirées entre copains (Vosne Romanée et Chambolle Musigny).
Le vin reste en retrait quelques années ensuite pour moi. Beaucoup de responsabilités professionnelles mais aussi le contrecoup de cette 1ère cave un peu décevante.
Les années 90 marquent ensuite un nouvel élan. Avec les superbes foires au vin de Leclerc (de grands moments avec mon ami Christian et la dégustation de primeurs sur Bordeaux 2000, 2005 et 2009). Avec aussi des cours pris avec mon frère auprès d’un sommelier exigeant, qui au fil des années, nous façonne. La passion du vin se révèle ainsi en moi…
Je crois savoir que tu as beaucoup voyagé à la découverte des terroirs et de leurs vins ?
Oh que oui ! A partir de 1998, je me décide à découvrir au maximum les différents vignobles. Au fil des années, mon bilan :
- 1 déplacement par an dans le Bordelais – avec notamment mon ami Jack Bouin – DG du Crédit Agricole Aquitaine,
- Une dizaine de fois le Languedoc-Roussillon avec un petit faible pour le Minervois et la Vallée de l’Agly.
- 5 fois la Bourgogne, du Mâconnais à la Côte de Nuit.
- 4 fois pour la Vallée du Rhône et la Champagne.
- 3 fois le Bandol, l’Anjou et la Touraine.
- 2 belles routes des vins en Alsace.
- Quelques beaux déplacements dans le Jurançon, la Corse, le Jura (superbe les vins jaunes), le Bergerac, les vins de Cahors et d’Irouliguy dans les Pyrénées-Atlantiques.
- Et enfin, quelques beaux périples aussi à l’étranger, dans le Porto et les Riojas.
Quel parcours ! C’est super impressionnant…Et des choses de prévues pour cette année ?
A mon programme 2014 : la Champagne en mars, le Languedoc-Roussillon en septembre, les Baux de Provence et la Vallée du Rhône Sud en novembre.
Rendez-vous à Valence en Novembre alors 😉 Et au quotidien, comment ta passion se manifeste ?
Je suis abonné à la Revue des Vins de France depuis des années. Les repas en famille du dimanche permettent d’ouvrir des bonnes bouteilles, avec parfois des dégustations à l’aveugle pour se tester entre frères et sœurs…Quelle frustration d’ailleurs de découvrir parfois qu’un vin du sud n’était pas un Bordeaux comme je pensais. Le vin, c’est vraiment l’école de l’humilité. La recherche de l’accord mets/vins devient aussi une préoccupation…
Pas trop frustrant d’être un peu éloigné des vignes, depuis le Finistère ?
Détrompe-toi Sébastien, il y a de jolies choses en Bretagne, notamment de très bons muscadets. Fabuleux sur des huîtres ou le homard breton (le bleu !). Il y a une histoire entre les bretons et le vin, avec la Loire et le Bordelais (cf le transport maritime). Depuis les choses évoluent, notamment vers les vins du Languedoc et de part chez toi en Vallée du Rhône.
Et pour terminer, nous avons un passé bancaire tous les deux : un exemple d’action d’une banque régionale en faveur de la viticulture ?
Je pense à l’action lancée par le Crédit Agricole du Centre-Est, qui fait du partage d’actions pour aider le retour du Champagne Taittinger dans le giron familial. Ce beau domaine était depuis longtemps à capitaux Américains, et la transmission vers la famille se fait maintenant au fil des années et des résultats financiers.
Et maintenant la boîte à questions de Michel, en terroir inconnu…
8 questions que je pose à chacun de mes portraits.
Ta devise ? Boire peu, mais souvent bon ou très bon.
Ton modèle ? Un jeune viticulteur du Roussillon : né en Angleterre et cadre supérieur pendant 10 ans chez Renault. Il s’est installé il y a 5 ans dans la vallée de l’Agly. C’est bio et c’est bon ! Mon plus grand regret et de n’avoir pas fait carrière dans le vin.
Ta principale source d’agacement ? La mauvaise foi...
Ton meilleur souvenir de dégustation ? Un Hermitage de chez Chapoutier.
Ta chanson préférée après quelques verres ? Toutes celles que mes amis savent entonner, mais peu de chanteurs dans mon entourage...une déception !
Ton mot pour qualifier les vins de la Vallée du Rhône ? Une texture magique, notamment dans le Rhône septentrional avec la Syrah.
Ta vision de ces vins dans 15 ans ? Rendez-vous vers 2020 pour découvrir les premiers flacons des millésimes 2000 2005 et 2009... en principe
de beaux millésimes ; j'espère qu'on les découvrira ensemble et qu'ils seront à la hauteur annoncée !
Ton souhait le plus cher ?
Une petite propriété de 4 ou 5 ha dans le Roussillon ou le Languedoc...avec un petit MAS bien posé au soleil. C'est un rêve partagé avec mes amis léonards…