Degustation#7 : un Quatuor du Luberon !

Aaaah le « Luberon »….Quel autre mot symbolise aussi bien que lui la Provence, les cigales et la lavande ? La destination est aujourd’hui en vogue, popularisée par les succès du film « Le Cœur des Hommes » et du best-seller « Une année en Provence » de l’écrivain britannique Peter Mayle.

La région est aussi une terre de vignes qui produit 20 millions de bouteilles par an, pour moitié de rosé, pour un quart de rouge et un dernier quart de blanc. Vous trouverez ici quelques idées de visites de Domaines et de Caves du Luberon.

Un petit conseil entre nous : ne prononcez jamais ‘Luberon’ avec un accent aigu sur le ‘e’ devant un habitant de la région. Au mieux, il pensera que vous êtes un touriste et au pire pour lui, un parisien !

Quelques mots sur l’A.O.C. Luberon

C’est une assez jeune appellation née en 1988, entièrement inscrite à l’intérieur du Parc Naturel Régional du Luberon.

Située à l’extrême sud-est du vignoble de la Vallée du Rhône, l’A.O.C. Luberon est une appellation de montagne. Ici, les vignes se situent à une altitude comprise entre 200 et 450 mètres. Le climat est certes provençal mais nuancé d’influences montagneuses qui favorisent les amplitudes thermiques avec des nuits fraîches, même en été. Cette particularité sauvegarde l’équilibre des vins rouges et permet une production significative de blancs.

Un mot sur le raisin : un vin en A.O.C. Luberon est obligatoirement issu de l’assemblage de plusieurs cépages. Les principaux pour les rouges : Syrah, Grenache noir, Mourvèdre, Carignan, Cinsault et pour les blancs : Grenache blanc, Clairette, Vermentino, Bourboulenc, Roussanne, Marsanne, Ugni blanc, et Viognier.

Terre d’accueil de mon domaine viticole associatif (Orgâmic), j’ai testé pour vous et avec mon ami Billy de La rue est vers le vin 4 A.O.C. Luberon de la Cave de Bonnieux, du Domaine de la Citadelle, de chez Marrenon et du Château de Mille.

Billy, moi et les 4 bouteilles dégustées  !

Commençons la dégustation par les blancs

Deux millésimes 2013 en place pour la dégustation : le premier de la Cave de Bonnieux située entre Cavaillon et Apt et le second du Domaine de la Citadelle, basé dans mon village préféré du Luberon : Ménerbes.

Commençons par la Cave de Bonnieux et sa « Révélation » dont le design modern et élégant du flacon invite à la dégustation sans plus tarder. Indéniablement, cette bouteille attire l’œil et le tire-bouchon. Une fois ouverte, une dégustation mitigée en ce qui me concerne : un nez très floral avec des notes herbacées moins flatteuses. Une belle vivacité en bouche là encore nuancée par une finale un peu trop amère à mon goût. Pour conclure un vin qui, vous l’aurez compris, n’a pas mes faveurs mais qui honnêtement pourra tout à fait convenir à un apéritif en terrasses entre amis. En tout cas, mon épouse Eve le valide pour l’été prochain avec ses copines.

Passons maintenant à l’excellent Domaine de la Citadelle. Une belle propriété dont j’ai déjà eu le régal de déguster ses rouges et ses rosés mais pas encore son blanc. Seulement 7000 cols par an pour cette production assez confidentielle des Artèmes blanc.

Aucune déception possible à la dégustation : je reconnais ici la bien la patte du Domaine de la Citadelle. Que c’est gourmand et subtil au nez : de l’abricot, de la pêche et des fleurs blanches. L’équilibre en bouche est très harmonieux : encore une belle expression de fruits, de fraîcheur et de volume. Un vin blanc fruité, droit et rond : que demander de plus ? Un vrai délice à servir pourquoi pas sur une viande blanche comme une noix de veau à la crème et aux champignons. Bon appétit !

Et maintenant les rouges

Deux bouteilles de rouges pour la dégustation, l’une en provenance d’une grande cave coopérative de la région : Marrenon (1200 viticulteurs coopérateurs sur 7600 hectares). Alors que l’autre est issue d’un propriétaire récoltant : Château de Mille, un des plus vieux domaine viticole du Luberon, situé à Apt.

Je ne vais pas y aller par quatre chemins concernant la cuvée « Grand Marrenon » : une déception à vous partager. L’étiquette vante une sélection parcellaire sur des syrahs et des grenaches trentenaires. Soit – mais ce fut un flop à la dégustation. C’est d’autant plus incompréhensible qu’elle affiche une étoile au Guide Hachette des Vins 2013 ou encore un très bon 17/20 au Gault & Millau 2012. Billy fut entièrement d’accord avec moi : un nez vineux (bien que carafé 2h avant service), ainsi qu’une une bouche qui chauffe rapidement avec l’alcool, et dont le peu de volume est occupé par des tanins astringents. Si certain(e) d’entre vous ont déjà dégusté cette cuvée, je suis preneur d’autres retours d’expérience !

Place maintenant au Château de Mille pour nous concentrer sur la dégustation du nectar plus tout jeune car de 2008. J’ai relativement bien apprécié ce vin avec ses arômes d’évolution au nez (fruits rouges compotés, sous-bois et notes animales). Le style est relativement complexe avec des épices mais en affichant toujours élégance et fraîcheur en bouche. Certes, il n’y a pas la profondeur ni la matière d’un cru de la Vallée du Rhône mais c’est un vin vraiment intéressant pour celles et ceux qui veulent expérimenter un vin « vieux » à prix doux (comptez une douzaine d’euros).

Je vais conclure ce billet par des remerciements. D’abord à mon partenaire de dégustation Billy : ce fut un moment sympathique où l’on a pu confronter nos points de vue. Billy fut notamment plus amateur que moi sur le Révélation blanc et à l’inverse plus sévère sur Château de Mille. Merci également à Rouge Granit pour m’avoir permis de déguster et comparer ces vins du Luberon.

Prix public indicatifs => 9,2€ Révélation blanc 2013 – Cave de Bonnieux ;  12€ Les Artèmes blanc 2013 – Domaine de la Citadelle ; 8,7€ Grand Marrenon rouge 2012 – Marrenon ; 12,15€ Château de Mille rouge 2008 – Château de Mille

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