48 heures de folie, Jour 2.

Après une journée de visites et de dégustations dans les plus belles propriétés du nord de la Vallée du Rhône, Sébastien Laffitte et moi avons continué le lendemain nos pérégrinations au sud du vignoble, à Châteauneuf du Pape (retrouvez mon article sur les domaines du nord : ici).

Au programme de cette deuxième journée : Clos des Papes, Domaine du Pégau et Château Sixtine. Vraiment une belle entrée en matière avant Suze la Rousse qui approche d’ailleurs à grands pas, dans 3 semaines. J’ai hâte et ne manquerai bien évidemment pas de vous partager ces moments sur le blog.

En attendant, revivez avec moi notre journée dans ce que je considère comme la capitale des vins du sud de la Vallée du Rhône : Chateauneuf du Pape (au même titre qu’on peut considérer Tain l’Hermitage comme celle du nord de la Vallée du Rhône).

Etape 1 : Clos des Papes

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Sébastien Laffitte, aussi heureux que moi d’être au Clos des Papes

Pour poser le cadre si vous ne connaissez pas encore le domaine : Clos des Papes a été désigné en 2007 meilleur vin du monde (source The Wine Spectator sur le millésime 2005). Rien que ça. Là ça calme ! Et ce fut un grand honneur que d’être reçu en personne par Vincent Avril, propriétaire récoltant qui vinifie lui-même ses (excellents) vins. Je me suis senti un peu petit mais ça m’a pas empêché de faire la visite et de bien ouvrir mes oreilles pour écouter son expertise.

Je retiens d’ailleurs de tous nos échanges et dégustations un seul mot d’ordre : LA QUALITE. Vincent travaille inlassablement pour l’assurer à tous les niveaux de la chaîne de production.

Il a d’ailleurs souvent répété que « le vin se fait dehors ». C’est clair que vous aurez beau réaliser le meilleur travail possible dans son élevage en cave, si à la base la matière première n’est pas bonne… Il n’y aura pas de magie qui transformera le raisin médiocre en raisin extraordinaire !

Deux illustrations révélatrices du souci de qualité dès le départ :

  • Clos des Papes affiche des rendements volontairement les plus faibles de l’appellation (environ 20 hectolitres par hectare, quand la moyenne est plutôt autour des 35 hectolitres).
  • Les 25 parcelles de la propriété sont très éclatées au sein du territoire de l’appellation. C’est là où la sélection parcellaire prend tout son sens.
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Au saint des saints du Clos des Papes : ici, les foudres du domaine.

Parlons maintenant du vin. Ici pas de fioritures, on se concentre sur l’essentiel ! Comment ? Et bien vous ne trouverez pas de vrac ni de cuvées spéciales au Clos des Papes.

Un Châteauneuf du Pape rouge et un blanc. Basta. Pour être précis, des excellents vins de table ont fait récemment leur apparition (Petit Vin d’Avril rouge et blanc).

Nous avons eu le privilège de déguster les 2012 qui seront prochainement mis en bouteille. C’est puissant, mais pas brûlant. Les vins sont d’une finesse incroyable. Des tanins fondants ! Vraiment une patte unique dans le monde des Châteauneuf du Pape.

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A la table de dégustation en compagnie de Vincent Avril 

Etape 2 : Domaine du Pégau

photo 1 On enchaîne maintenant avec la 2ème propriété : Domaine du Pégau. En commun avec la première ? Une belle histoire familiale où Paul Feraud, octogénaire, participe encore à la vinification avec sa fille Laurence.

Ici, on est sur un autre style de vin, lié à l’histoire de la maison. Le Domaine du Pégau s’est développé au début des années 90 grâce à l’export. Et qu’attendent les étrangers d’un Châteauneuf du Pape ? La puissance. Et aujourd’hui encore, 95% des ventes se font toujours à l’international.

Du coup, vous retrouvez des Châteauneuf du Pape traditionnels et très bons.

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Passons maintenant à la dégustation. On était très bien guidé pour cela par Didier, l’assistant de Laurence.

Nous avons commencé par les Côtes du Rhône tricolores – le Domaine du Pégau a racheté début 2012 près de 60 hectares de parcelles à Sorgues (au sud-est de Châteauneuf du Pape). Je passe un peu rapidement dessus, si ce n’est pour signaler le rosé – pas banal dans l’appellation (‘Pink Pegau’).

La partie droite de la photo est plus intéressante : on attaque les Châteauneuf. Domaine du Pegau propose sa Cuvée Réservée, sa Cuvée Laurence qui laisse place à une Cuvée Da Capo pour les excellents millésimes.

Sur ces crus, que de la vendage manuelle et pas d’éraflage : la vinification se fera avec la grappe entière de raisin. Vous retrouverez un nez qui ne laisse pas indifférent, à base de fruits noirs et de réglisses assez puissants. Et forcément en bouche une très grande longueur qui me fait vous conseiller de les oublier au moins 5 années dans votre cave après les avoir acheté.

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Merci pour la dégustation Didier, et à bientôt !

Etape 3 : Château Sixtine

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Encore une histoire de famille, mais quelle histoire ! Les traces de la famille Diffonty remontent jusqu’au 17ème siècle sur Châteauneuf du Pape. De Félicien Désiré à Jean-Marc (sur la photo, juste derrière la bouteille), pas moins de 4 générations de Diffonty à la tête du Château Sixtine.

On retrouve les références papales dans les noms de cuvée : Cuvée du Vatican, Manus Dei, et enfin, Château Sixtine.

Déjà, tout le potentiel du Millésimes 2012, en coloration comme en matière se retrouve encore dans ce domaine. Une constante du nord au sud de la Vallée du Rhône, qui laisse vraiment présager d’une grande année, comme en 2010.

Dans un verre ça donne quoi ? Loin de moi l’idée de comparer les propriétés entre elles qui ont chacune leur histoire et leur façon de travailler. Disons que j’ai retrouvé chez Château Sixtine la finesse du Clos des Papes et la puissance du Domaine de Pégau. Pour donner une idée aux connaisseurs, Château Sixtine 2010 a la note de 96 sur 100 Parker (le monsieur qui fait la pluie et le beau temps sur nos vignobles…Mais qui a fait beaucoup pour la Vallée du Rhône)

Un excellent prix/plaisir en somme, autour des 40€.

Mon bilan

4 propriétés dans le nord le jeudi, 3 autres dans le sud le vendredi, une cinquantaine de vins différents. Bref, du lourd !

A chaque fois des gens sympas, fiers de leurs vins et il y a quoi. Merci à mon ami Sébastien Laffitte (Wine Event) pour m’avoir guidé dans ces découvertes. Il en reste encore tant à découvrir dans cette immense Vallée du Rhône.

A titre personnel, j’ai bien travaillé ma mémoire sensorielle lors des dégustations et je commence bien à maîtriser en nez et en bouche les principales appellations de la région.

J’espère que j’aurai toujours l’occasion de me rendre aussi proche du travail de nos vignerons. C’est passionnant.

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