Pour la fête des lumières en décembre dernier, la ville de Tain proposait une descente aux flambeaux dans les parcelles très réputées de l’Hermitage. L’occasion pour moi de vous parler de ces vins d’exception.
A deux pas de Valence
L’Hermitage est une AOC produite sur 120 hectares et 3 communes (Tain-l’Hermitage, Crozes-Hermitage, et Larnage) dans le département de la Drôme. Cette appellation (on trouve parfois aussi l’orthographe « Ermitage ») est située juste à côté de chez moi, au nord de Valence, sur la rive gauche du Rhône. En face, se trouve le département de l’Ardèche et la ville de Tournon-sur-Rhône, où vous trouverez l’excellent Saint Jospeh (à venir dans une prochaine dégustation).
Un vignoble né des croisades
On doit l’origine du vignoble à un chevalier du moyen-âge, Gaspard Stérimberg, de retour de croisade contre les Cathares. Pour expier les atrocités qu’il venait de commettre, il se retira du monde en construisant un ermitage sur la colline de Tain.
Et comme il avait un peu de temps devant lui, il a planté un vignoble. Le « sang » de la vigne étant quand même plus sympa à prendre que celui des hommes…
Un terroir et des vins atypiques
Ces coteaux de l’Hermitage sont, parait-t-il, le seul endroit au monde où les 4 âges géologiques (du primaire au quaternaire) coexistent à quelques centaines de mètres. Ce qui fait du coup, des potentiels d’assemblage riches. A partir d’un seul et même cépage (Syrah sur les rouges), vous pouvez jouer à quasi l’infini pour assembler les différents résultats qui seront très différents selon le sol.
Il existe 3 types de vin dans l’appellation « Hermitage » :
- Les rouges sont les plus réputés, et les plus chers. Pour l’exemple, un millésime 1961 La Chapelle de Paul Jaboulet Aîné a été côté à 12 000€.
- Les blancs (cépages : roussane et marssanne) aux robes dorées, arômes floraux et avec ce qu’il faut de gras en bouche.
- Et enfin, les plus confidentiels dits vins de « paille ». Pour ces derniers, les grappes de raisin sont séchées plusieurs mois et se concentrent en sucre et en goût sur des claies de paille. D’où leur nom.
Ce qu’il faut savoir également, c’est que 80% de cette production est du fait seulement de 4 noms : Jaboulet, Chapoutier, Guigal et la Cave de Tain.
Et la nuit aux flambeaux…
Retour à notre soirée d’hiver où après une bonne marche d’approche, nous arrivons en haut des coteaux, guidés par la lumière de la lune. Flambeau en main, nous attendons le signal pour descendre tous ensemble et rencontrer sur notre passage la fameuse Chapelle Jaboulet ou bien une marque de présence de l’autre grand nom de la région : Chapoutier. Nous étions plus de 500 personnes. Effet garanti ! Arrivés en bas, sur la place centrale de Tain, nous sommes réchauffés avec….du vin chaud 😉
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