Degustation#2 : Châteauneuf du Pape 2010, Domaine de Villeneuve

Du lourd pour cette 2ème dégustation !

Pour moi – et beaucoup d’autres personnes aussi- les vins de Châteauneuf du Pape (« CdP » pour les intimes) sont les rois de la Vallée du Rhône méridionale. Ils sont assez reconnaissables par rapport à d’autres appellations de la région. Pourquoi ? Le terroir !

Leur sol est composé de gros galets de couleur ocre (du quartz) qui gardent la chaleur du jour et continuent de la diffuser la nuit. Cela donne aux vins beaucoup d’arômes et une capacité de vieillissement. En raison de cette intensité aromatique, je recommande toujours d’ouvrir un Châteauneuf la veille au soir pour le lendemain. Vous êtes ainsi certain d’en prendre plein le nez au moment de vous mettre à table pour le déjeuner.

Une autre chose qui caractérise les Chateauneuf du Pape : les superbes estampilles de l’AOC. Ci-contre, la bouteille traditionnelle avec la tiare papale et les deux clés croisées. A noter qu’un groupement de vigneron au sein de l’AOC commercialise maintenant des bouteilles avec une autre estampille : la mitrale papale. Une guerre de clochers, j’imagine !

13 cépages rentrent officiellement dans l’AOC. Du fait des multiples assemblages et des durées de cuvaison possibles, le vigneron aura entièrement la main pour sortir le vin qu’il recherche exactement. D’un vin élégant pour boire de suite à un vin robuste pour laisser vieillir, les variantes sont nombreuses. Le vin dégusté ici relève de la première catégorie, pour mon plus grand plaisir.

Les fameux galets de Châteauneuf du Pape, ça c’est du terroir !

Le Domaine de Villeneuve

Il est situé à l’extrême nord de l’appellation. Vous trouverez cette maison à Orange, soit 10 kilomètres avant Châteauneuf du Pape.

Cette cuvée est en « veilles vignes » c’est-à-dire que les ceps ont généralement autour des 75 ans. Mais je vous recommande de toujours vous renseigner lorsqu’on vous annonce un vin avec cette caractéristique car il n’y a aucune réglementation derrière ce terme. Potentiellement, un producteur pourra placer « veilles vignes » sur son étiquette pour des ceps de 15 ans. Pour commencer à atteindre sa maturité,  une vigne devra attendre 7/10 ans après sa mise en sol.

Pour ne rien gâcher, nous sommes ici en bio et en biodynamie, c’est-à-dire que toutes étapes de la vigne (engrais, taille, vendanges, etc.) puis du vin (passage en fût, mise en bouteille, etc) se font en respect du calendrier lunaire.

Verdict de la dégustation

J’ai eu le plaisir d’ouvrir cette bouteille avec mes amis de Wine Event. Du coup, chacun a pu donner son envie. Je vous propose ci-dessous, une petite synthèse des points sur lesquels tout le monde était d’accord !

Chez Wine Event !

• Robe : un noir très profond et beaucoup de larmes avec des « jambes régulières » après avoir fait tournoyer le verre.
• Nez : une vraie différence entre le 1^er nez (sans avoir fait tourner le verre) sur le cassis et le menthol et le 2^ème nez (après avoir fait tourner le verre). Après aération, les arômes étaient encore plus complexes, sur l’olive noire et le poivre blanc.
• Bouche : du velours en bouche, aucune agressivité malgré sa jeunesse. Les tanins étaient très délicats, à l’image j’imagine du soin que l’on a apporté à ce vin.

Les « jambes » du vin : traces en 1/2 cercles réguliers

Au final, du très lourd. Quand cela le nécessitera, je saurai être critique mais là, rien à redire à part répéter mon plaisir à la dégustation. Le prix de cette cuvée ? 35€ pour 2010 et 75€ en 2001, ce qui témoigne bien de son potentiel de garde

La photo souvenir qui va bien 😉

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