48 heures de folie, Jour 1.

La fin de semaine dernière a été très intense et très heureuse. J’ai eu la chance d’être introduit dans les plus belles propriétés de la Vallée du Rhône, grâce à mon ami Sébastien Laffitte qui était également de la partie.

En près de 48 heures, nous avons visité et dégusté dans pas moins d’une dizaine de domaines.

J’étais à la fois comme un poisson dans l’eau, comme un enfant à qui on ouvre les portes d’un parc d’attraction mais aussi comme un professionnel qui mesure pleinement que pour réussir dans le vin, la passion est une condition nécessaire mais pas suffisante. Comme dans bien d’autres secteurs, il faut rajouter le travail ! Mais je n’en doutais déjà pas beaucoup avant…

Retrouvez ici mes visites du jeudi dans la partie nord de la Vallée du Rhône – et à venir prochainement mes découvertes du lendemain dans la partie sud, à Châteauneuf du Pape.

Etape 1 : Guigal à Ampuis (69, le Rhône).

Pour une première étape, quelle étape ! Une des plus belles maisons de la Vallée du Rhône Nord avec le domaine Guigal.

Ici le maître mot, c’est la famille. Fondée par Etienne, développée par son fils Marcel, c’est aujourd’hui un représentant de la nouvelle génération – Philippe, qui est aux manettes de la propriété.

Nous avons été excellemment accueillis par Stéphane qui a présenté pendant près d’une heure le travail du vin réalisé de son arrivée au domaine à l’état de raisins, jusqu’à sa sortie en col de bouteilles.

Ci-dessous, Stéphane aux commandes de la machine qui rentre le raisin pendant les vendanges

Je retiens de la visite, le gigantisme des infrastructures. Regardez plutôt la taille des cuves, ou encore les montagnes de caisses bois. Pour l’anecdote, l’un des derniers tonneliers de France travaille ici à la fabrication de fûts de chêne.

Place maintenant à la dégustation.

Une superbe rotonde avait été spécialement préparée à notre attention. Classe !

Si vous ne le savez pas encore, Guigal est réputé pour ses « la-la-la ». C’est le diminutif pour ses 3 Côte-Rotie : La Mouline, La Landonne, et La Turque.

Réputation entretenue régulièrement par des 100/100 Parker au gré des millésimes.

Mon coup de cœur ? Une Côte-Rotie moins connue mais à mon avis, au rapport prix/plaisir plus abordable (environ 80€) : Château d’Ampuis. Qu’on se le dise !

Un coup de cœur qui a trouvé sa place dans ma cave !

Etape 2 : Cuilleron à Chavannay (42, La Loire).

Deuxième propriété de la matinée, 15 kms au sud d’Ampuis : Yves Cuilleron. Nous étions attendus par Audrey pour une belle dégustation horizontale, c’est à dire des vins différents mais de la même année : 2012 en l’occurrence.

Au programme : Marsanne, Roussane, St Joseph, Condrieu, Crozes-Hermitage, Côte-Rôtie, et Cornas (hors photo pour cette dernière appellation).

Premier enseignement, l’année 2012 s’annonce pas mal du tout ! Une belle matière et une belle couleur font de ce millésime, un beau potentiel. Un constat retrouvé partout ailleurs.

Deuxième enseignement, ou plutôt une belle découverte : Les Vires en Cornas. Comme tous les vins de cette AOC, un nez de fruits noirs confiturés et ici, un beau final long et puissant. C’était agréable en bouche, les tanins étaient fins et subtiles. Je vous le recommande sur de la viande un peu typée, du type agneau ou canard.

Etape 3 : Jaboulet à Tain l’Hermitage (26, La Drôme).

Midi sonnante, nous sortons de chez Yves Cuilleron pour aller déjeuner au Vineum.

C’est le bel espace de vente et de restauration récemment ré-aménagé par Jaboulet sur la place centrale de Tain l’Hermitage.

Ici le service est toujours impeccable et souriant – là-dessus, les brasseries parisiennes devraient en prendre de la graine !

La salle du restaurant

La boutique

Pour Jaboulet, mon coup de coeur « vin » s’est passé au dessert avec un excellent Muscat de Beaumes de Venise – le Chant des Griolles. D’habitude, je ne suis pas fan des vins doux mais là, c’était comme si j’avais des litchis dans mon verre, avec une très belle fraîcheur pour ne rien gâcher.

Etape 4 : Delas à Saint Jean de Muzols (07, L’Ardèche).

Rendez-vous ici à Saint-Jean-de-Muzols près de Tournon-sur-Rhône, au pied du vignoble de Saint-Joseph. Delas est une belle et ancienne maison qui date de 1835.

C’est historiquement l’une des grandes sociétés  de négoce de la Vallée du Rhône septentrionale.

En 1977, elle est rachetée par la Maison de Champagne Deutz.

Depuis quelques années, d’énormes investissements ont été réalisés sur le site de production, d’une modernité assez impressionnante.

Par exemple ? Des petites cuves en béton qui permettent de bien travailler les sélections parcellaires, terroir par terroir, pour mieux ajuster notamment les températures.

Comme vous pouvez le constater, tout le travail se fait par gravité, les raisins sont versés dans les cuves par le dessus, évitant ainsi tout pompage.

Les cuves modernes en béton

Le maître mot chez Delas, c’est la modernité. Observez en dessous les lampes jaunes qui permettent aux vins de vieillir dans les meilleurs conditions, ou encore l’automatisation de la chaîne d’embouteillage.

Notre passage chez Delas avait été organisé sur 1 heure. L’accueil passionné et passionnant de Bruno (à droite) et Johann (à gauche) a été à ce point exceptionnel que nous sommes restés pas loin de 3 heures, entre visite du site et dégustation dans le bel espace de ventes en vielle pierre…

Vraiment une belle maison que j’ai été heureux de découvrir de l’intérieur. Si vous êtes de passage dans la région, n’hésitez pas à faire le crochet par Saint Jean de Muzols.

Côté vins, j’ai deux bombes de chez Delas à vous recommander :

• Hermitage Blanc, Domaine des Tourettes (2ème bouteille en partant de la droite),
• St Joseph Rouge, Sainte épine (2ème bouteille en partant de la gauche).

Fin des premières 24 heures…j’en ai pris plein les oreilles et le palais. Et le lendemain, il nous restait le même périple à accomplir dans la partie sud de la Vallée du Rhône.

A suivre dans un prochain article en terroir inconnu…