Degustation#3 : Crozes-Hermitage 1991, M. Chapoutier

2 - Présentation ChapoutierFaut-il encore présenter Chapoutier ?

Installée à Tain l’Hermitage, cette maison rayonne sur toutes les appellations de la Vallée du Rhône. Sa réputation en France et à l’international provient toutefois de ses seuls crus de la partie nord. Et c’est déjà pas si mal !

Fin du 19ème siècle, Polydor Chapoutier achète ses premières vignes et commence à vinifier son vin. Max Chapoutier dirige l’entreprise des années 50 à fin 70. L’essor de la propriété est trouvé avec l’impulsion de Michel Chapoutier, qui la reprend en 1990, à l’âge de 26 ans. Encore une histoire de famille, comme tant d’autres en Vallée du Rhône !

Il fait le choix, assez novateur pour l’époque, de la culture biologique et biodynamique. Depuis quelques années, il poursuit son travail du sol sur des terroirs plus exotiques en Australie ou encore en Afrique du Sud.

Si vous voulez en connaître davantage sur l’histoire et le personnage de Michel Chapoutier, je vous recommande ce documentaire d’une vingtaine de minutes : ici.

3- Description dégustationOuvrons maintenant cette vénérable bouteille…

1991, ce n’est pas rien pour n’importe quelle bouteille de vin. Et c‘est avec une émotion non feinte que je m’apprêtais à lui retirer son bouchon.

Je pense avoir oublié de vous le mentionner mais cette cuvée répond au doux nom de Petite Ruche… Vu son âge, prononcez le quand même assez fort pour qu’elle vous entende !

Les marques du temps vont d’ailleurs se retrouver tout au long de la dégustation. Commençons par la robe. Cette dame de 23 ans en portait une d’une belle nuance tuilée, acquise au fil du temps.

La plus grande surprise rencontrée fut au niveau du nez. Il a énormément évolué durant la dégustation.

Pour commencer, le sous-bois et l’humus étaient très marqués. C’est comme si vous faisiez une balade en forêt, sous une petite pluie de printemps. Arrivent ensuite les animaux, le nez s’est ouvert au bout de quelques minutes, amenant avec lui du musc animal. Enfin, la troisième nuance fut la plus douce, avec le fuit. Là, nous étions toujours en forêt, mais plus dans une clairière où l’on pouvait cueillir des pruneaux.

1-CouvertureEt si on buvait ?

Comme le nez, la bouche s’est décomposée en trois mouvements. L’attaque aura été étonnamment souple. Je m’étais préparé à davantage de dureté, mais non. Le milieu de bouche a été tout aussi agréable, grâce à des tanins fondus qui laissaient place à des fruits rouges écrasés. Vous savez, un peu comme quand on fait de la confiture de fraise. Enfin, pour ceux qui ont font… Et pour terminer, la réglisse s’est invitée en fin de bouche.

L’impression persistante en bouche reste quand même le poussiéreux. Un peu comme si on avait dégusté dans un vieux grenier, alors que l’aspirateur avait été passé l’après-midi dans mon salon !

Ce que je garde en mémoire, c’est un vieux terroir inédit que je suis heureux d’avoir exploré. C’est presque comme si cette bouteille de 1991 imposait le respect, par le simple fait que je puisse la prendre dans mes mains en 2014. Pour Eve mon épouse qui a participé à la dégustation, l’exploration fut tout aussi intéressante mais trop rustique au goût de son palais.

Ce que je comprends aisément.

 

 

Nb : Un grand merci à Sébastien Laffitte (meilleur Sommelier 1992) pour son initiation à la poésie œnologique.

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